Des supporters de Táchira arrêtés et transférés à l’Helicoide après la finale du championnat vénézuélien


Ce qui devait être une fête du football vénézuélien s’est transformé en un nouvel épisode de répression. Selon El Mundo, plus de 30 supporters du Deportivo Táchira ont été interceptés par la police après la finale du championnat contre l’UCV dimanche, puis conduits à l’Helicoide, le tristement célèbre centre des renseignements vénézuéliens connu pour ses atteintes aux droits humains.
L’incident a eu lieu à l’issue d’un déplacement tendu vers Caracas, où les fans de Táchira avaient déjà été confrontés à des contrôles policiers musclés, apparemment destinés à retarder leur arrivée au stade. Sur le chemin du retour, un groupe réduit s’est arrêté à Maracay pour se reposer, mais la police leur a ordonné de se soumettre à une fouille de routine. Au lieu de cela, leur bus a été détourné vers la capitale, et nombre d’entre eux ont fini à Maripérez et à l’Helicoide.
Parmi les personnes interpellées figuraient des femmes et des enfants, sans aucun lien avec des groupes ultras. Selon certaines sources, cette opération viserait à gagner les faveurs du colonel Alexander Granko, chef du contre-espionnage militaire, un personnage accusé par l’ONU de torture systématique.
Granko est également lié à l’UCV, l’équipe opposée à Táchira en finale, puisque son fils de 16 ans y serait titulaire. Cet épisode met en lumière l’implication croissante du régime chaviste dans le football — non seulement comme sport, mais aussi comme outil d’influence et de blanchiment d’image, rappelant les méthodes des cartels de la drogue colombiens dans les années 1990.
Cette répression a suscité l’indignation des organisations de défense des droits humains et des familles. « Aucun crime n’a été commis. Il s’agit d’une pure arbitraire », a déclaré Marino Alvarado de Provea, alors que les avocats s’activent pour obtenir la libération des détenus et leur retour dans leur État d’origine.
























